Mata est ado et habite une cité en banlieue, ban à des lieues de son prestigieux lycée : elle tâche de cacher son jeu, ça ferait tache auprès de ses camarades plus favorisés. Mais elle a la rage, celle des écorchées vives : l’injustice en a fait une révoltée jusqu’au bout des ongles… Les soirées branchées dans les domiciles de ses amis d’école saoulent Mata la féline, et pour cause : « ma mère peut trimer toute sa vie et s’écailler la santé, jamais ses pieds ne fouleront une demeure pareille. Elle peut tout juste prétendre à un pavillon tristounet, cloné à perpète et à crédit (p.40) ». Car les dés sont pipés, et personne de ses amis ne sait encore où elle habite. Mata donne le change, mais cela ne change rien à son quotidien ; en plus, la boîte qui emploie sa mère menace de licencier, un plan social pour mieux délocaliser. Sa mère est mère célibataire, et elle se saigne pour donner à sa fille unique la bonne éducation qui lui permettrait d’avoir une meilleure vie : d’ailleurs, elle ne connaît pas les amis de Mata, elle pense que sa fille a honte de les amener chez elles…

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