Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 26 novembre 2005

L'ultime tabou un roman de Franca Maï: La parole étouffée critique littéraire de Marc Alpozzo

Le nouveau roman de Franca Maï est cependant intéressant à bien d’autres égards. D’abord, elle épure le roman de tout ce qui pourrait nous éloigner des deux voix qui cousent ce récit. Celle de cette mère déchirée, dépossédée. Celle de ce professeur, Bernard, accusé d’abord à tort, avant d’être libéré, qui vient la rencontrer, et qui lui raconte son histoire sans fards. Le dialogue qui s’ensuit, demeure pudique, sans pour autant se refuser à aborder le fond du problème : l’amour ! L’amour pour l’enfance ! Les enfants ! Car Bernard est un pédophile, connu des services de police. Ou tout du moins, s’il serait incapable de tuer un enfant, il ne demeure pas moins, un adulte qui accepta l’amour d’une pré-adolescente à son endroit.

Ce roman, presque entièrement brodée par les deux voix qui se rencontrent et se nouent, est écrit selon des procédés propres au roman américain. Sans psychologisme. Les phrases sont bien souvent courtes. Hachurées. Comme pour mieux souligner l’abrupte violence de cette histoire. Son excessive démence. Son insupportable virulence. C’est sur fond de colère, contre soi-même, contre l’extrême cruauté de la nature humaine, que s’exprime le narrateur, mère de cette petite Betty, retrouvée morte, mutilée, la bouche pleine de terre.

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vendredi 4 novembre 2005

SPEEDY MATA de Franca Maï critique sur Arts Livres.com par Romain Salgari

Mata est ado et habite une cité en banlieue, ban à des lieues de son prestigieux lycée : elle tâche de cacher son jeu, ça ferait tache auprès de ses camarades plus favorisés. Mais elle a la rage, celle des écorchées vives : l’injustice en a fait une révoltée jusqu’au bout des ongles… Les soirées branchées dans les domiciles de ses amis d’école saoulent Mata la féline, et pour cause : « ma mère peut trimer toute sa vie et s’écailler la santé, jamais ses pieds ne fouleront une demeure pareille. Elle peut tout juste prétendre à un pavillon tristounet, cloné à perpète et à crédit (p.40) ». Car les dés sont pipés, et personne de ses amis ne sait encore où elle habite. Mata donne le change, mais cela ne change rien à son quotidien ; en plus, la boîte qui emploie sa mère menace de licencier, un plan social pour mieux délocaliser. Sa mère est mère célibataire, et elle se saigne pour donner à sa fille unique la bonne éducation qui lui permettrait d’avoir une meilleure vie : d’ailleurs, elle ne connaît pas les amis de Mata, elle pense que sa fille a honte de les amener chez elles…

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