Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 28 janvier 2006

L'ultime Tabou de Franca Maï article de PRIMA

Rubrique: Pour/ Contre

En deux mots: le dialogue entre la mère d'une fillette violée et assassinée, et un pédophile.

Pour: Tatiana de Rosnay auteur de huit romans dont le dernier, Moka chez Plon.

Franca Maï a le courage insensé d'écrire la douleur pure, d'exposer l'indicible, sans voyeurisme, sans pathos, sans gratuité. Avec une plume sèche, dénuée de fioritures, elle va droit au but, fouille au plus près du gouffre, de l'espoir et du désespoir. Prudence ! Il faut entrer tout doucement dans ce livre, à pas feutrés. L'ultime Tabou n'a rien d'un roman facile, qu'on lit d'une traite et qu'on oublie, il n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il est un vrai coup de poing, un vrai coup de coeur.

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lundi 16 janvier 2006

L’ultime Tabou de Franca Maï critique de la Gazette du Nord

Quand on perd ses parents, on est orphelin. Quand on perd un enfant, il n’existe aucun mot. Peut-être pour nier une réalité qui est la pire hantise de ceux qui fondent une famille. Et sans doute aussi parce qu’il n’est pas de terme qui puisse décrire le désespoir de voir disparaître votre chair et votre sang. Sinon l’amputation. Et lorsque l’horreur s’ajoute à l’horreur, que sa fillette a été torturée, violée et enterrée vivante, sa mère devient toute douleur : « que font-ils là tous ces gens ? En quoi se sentent-ils concernés ? Ce n’est pas leur enfant (…) Qui pourrait réveiller ma fille ? Lui enlever la terre de la bouche. » La police trouve un coupable, son propre voisin, déjà emprisonné pour pédophilie. Mais le voisin est innocent et la mère va lui demander l’indicible : raconter ce qu’il y a dans la tête d’un de ces psychopathes qui défraient les chroniques faits divers et justice.

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vendredi 6 janvier 2006

L'ultime tabou (extrait)

photo G.Massé

..J’ai pensé, ce n’est pas ma fille, ce cadavre exposé appartient à une autre famille. A ce moment précis, j’ai déplacé le malheur. Je n’en avais rien à faire d’anéantir la vie d’inconnus. Je voulais que cette enveloppe corporelle appartienne à un enfant d’ailleurs. C’est terrible, ce cynisme lapidaire mais voilà exactement ce qui m’a traversé l’esprit dans la chambre froide. Je ne pouvais ni reconnaître la boucle d’oreille ni la tâche particulière, véritable marque de fabrique, auréolant son cou. Je possède exactement la même. Je me disais la sienne est à gauche, plus fine, moins marquée. J’étais incapable d’inspecter l’endroit sur ma peau, préférant lui laisser une chance.

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