Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

vendredi 2 février 2007

PEDRO roman de Franca Maï critique du Quotidien (Luxembourg) Serge Bressan

Une évidence: aujourd'hui, il existe un ton, un son, une écriture siglés Franca Maï. On l'avait remarquée en 2002 dès son premier roman, Momo qui kills. Les trois suivants se révélaient de la même veine. Et avec le récent Pedro, Franca Maï prend d'autorité sa place dans le monde des lettres francophones.

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samedi 20 janvier 2007

PEDRO roman de Franca Maï une critique de Séverine Capeille sistoeurs.net

Mata Tombe

Entre le désir de « se poser » et la « lumière blanche », il y a le mouvement des feuilles, mortes. Leur crissement déchirant l'espace et le temps. Tic Tac Tic Tac Tic… Il y a les pages qui se tournent, irrémédiablement. Celles de la vie, et celles des romans.

Le dernier opus de Franca Maï nous entraîne dans la spirale des oiseaux blessés, dans la chute vertigineuse des « ailes cassées ». Nous regardons la descente, rapide, cruelle, expéditive. Le ciel qui « pisse son désarroi » concurrence le « torrent incontrôlable » de Mata, les larmes en souvenir de la mère, versées sur des océans de bassesses. Mata tombe. Entre la rage et la tristesse. Elle s'écroule. Et le sang coule… Il n'y a plus d'horizon. L'enfance est criblée de balles, l'avenir danse comme les yeux jaunes d'un serpent. Le froid s'installe insidieusement. Et pourtant…

Pourtant, Mata, c'est un volcan. C'est le feu de la lucidité sur les faux-semblants. Une étincelle de spontanéité sur les braises du désir. Une folie incandescente sur les calculs et les Empires. Elle tire. Elle tire, et ils expirent. Le patron, le ministre et ses sbires. Ils s'effondrent sans comprendre, sans savoir que quelqu'un pouvait à ce point les haïr. La vengeance comble les vides. Elle se fraye un chemin entre les sentiments absolus ; entre la haine et l'amour truqué, et l'amour perdu...

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