Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mercredi 23 août 2006

La ligne blanche une nouvelle de Franca Maï

J’étais sur la ligne blanche. Elle défilait sur le macadam. De plus en plus rapidement. Les yeux rivés au sol, je ne la lâchais pas du regard. Elle m’hypnotisait. Pied sur l’accélérateur, je l’observais devenir un mirage de plus en plus flou. Aucune larme ne coulait sur ma joue. Juste cette envie de vitesse qui happait vers la spirale démente. Le vertige du trou noir.

Je l’entendais encore bien distinctement le bâtard : 350 licenciements. Nous délocalisons !... Destin pourri, à tenter de survivre pour manger !... Tu parles d’un but !... Courir après quelques pépites pour apaiser les ventres et dormir dans des cages à rats. Se coltiner des crédits à perpétuité et finir asphyxiés. C’était le lot de la majorité des humains. Et nous l’acceptions, l’échine basse et le pas lourd.

A l’annonce du patron, des collègues s’étaient écroulés sur leurs machines à broyer en vociférant des insultes, d’autres avaient pleuré silencieusement. Mais personne n’avait mis le feu à l’usine, trop anéantis par l’avenir encore plus caillouteux qui se dessinait implacablement. La vieille bâtisse s’était vidée par vagues et puis... ce silence assourdissant. J’ai pensé, enfin libre !... Je suis libre de mon temps.

J’ai commencé par respirer l’air et à regarder les arbres. Ca faisait un sacré moment que je n’avais pas humé la nature. Alors j’ai flâné, sans direction précise et je me suis retrouvée au bord d’une rivière à observer les barques vides et leurs promesses enchanteresses. Un couple de cygnes blancs a traversé mon champ de vision. Ils étaient majestueux et sereins. Je n’ai plus senti la petite boule d’angoisse latente en mon ventre. J’étais émerveillée par ce tableau apaisant. J’ai entendu un coup de fusil. L’un des deux palmipèdes s’est écroulé, long cou souple enfoui subitement dans l’eau verte, le plumage tâché de sang. Un homme sans âge se tenait devant moi, le visage hilare. « C’est beau tout ce rouge sur cet immaculé... Une œuvre d’Art ». La question est restée coincée dans ma gorge quelques secondes et lorsque j’ai crié « Pourquoi... bordel... pourquoi ? », déjà, il s’éloignait en sifflotant...

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jeudi 10 août 2006

La MAIN Film underground

Une jeune aveugle à la chevelure rouge trouve une main sur une plage Normande. JUSTEMENT. Son père anglais en a perdu une lors du débarquement. DEMAIN, c'est la fête JUSTEMENT, la fête de la libération, et parmi les anciens combattants, IL sera là, comme chaque année, et IL visitera sa mère qui ne lui dira aucun mot sur sa fille...JUSTEMENT, demain elle s'arrangera pour lui donner sa main perdue, et alors IL restera avec ELLES, pour sûr....

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