La rizière est à son apothéose. Des fusées, des lance-flammes, de la fumée noire et un soleil rouge l’habitent. J’étouffe, je suffoque. Une bière…Je veux une putain de bière. J’exige un bock. Sur-le-champ.

J’ai la fièvre, pour sûr. J’ai froid. Je tremble. Mes doigts sont engourdis. Mon corps est en crampes.

Je vais crever, c’est sûr. Je vais crever comme un chien et personne n’entendra mon cri. Les avions se chargent de garotter le moindre son humain. Le ronronnement de leur moteur et de leurs hélices nous habitue à une satanée rengaine d’hypnose.

-Y’a personne dans cette eau pourrie ? Vous m’entendez, les copains !… Personne à part les cadavres qui m’entourent et moisissent !… Instituteur Mêlhaut, tu serais fier de moi !… Mes racines, je me les bouffe jusqu’à la lie. Mon ventre va exploser, tellement je me les mange.

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