Le blog de Franca

Franca Maï la singuière | Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

mardi 28 décembre 2004

AVEC MA PERMISSION

Photo Quenneville

Ce matin, j’étais à mon balcon, bras ballants, noyée vers l’infini. J’ai entendu un cri strident. Ils étaient deux. Ils violaient une fille sur le terrain vague. Je n’ai pas bougé. Je suis trop fatiguée. J’ai regardé. Je n’ai même pas esquissé un geste vers le téléphone pour appeler de l’aide. J’ai regardé. Tout d’abord, en fermant à moitié les paupières. Les deux gus, bien charpentés, avaient l’air de s’éclater à mort. La nuque rasée lui tenait la tête et la pressait violemment contre le bas de son ventre tandis que le dégingandé la sodomisait. Mais ma vision était hachée à cause de mes fucking eyes enterrés. Alors j’ai agrandi mes pupilles au maximum et j’ai tout emmagasiné dans mon cerveau.

Il me semble que j’ai vu un corbeau passer. Mais il avait un bec jaune coupant et je ne sais vraiment pas si les corbeaux ont des becs jaunes ou verts. Le premier a joui dans sa bouche en râlant : « Elle est trop bonne ». La fille a profité de ce moment d’égarement intense pour se remettre à gueuler de plus belle. La garce. Mais ils ne lui ont pas fait de cadeau. Ils ont frappé avec leurs paumes, avec leurs poings et comme elle continuait à couiner, ils ont pris des pierres. Puis ils se sont sauvés en la laissant jupe relevée, la fleur béante chagrinée, en sang.

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lundi 27 décembre 2004

QUICKY

Nouvelle de Franca Maï

Avec l'aimable autorisation du Cherche-Midi

J'habite le long de la voie ferrée. Il y a des trains qui passent toutes les dix minutes. Ca pulse bien la tête. Ma femme m'a quitté, il y a cinq ans. Je suis toujours amoureux d'elle. Il faut comprendre Man que quand t'es largué par une femme, même la plus moche que la terre puisse porter, t'es un homme en demande. La mienne, elle était canon. Toute petite, fragile d'apparence, une taille plus fine que celle d'une gamine de douze ans, de longs cheveux couleur ébène et une bouche à croquer des tiges toute la sainte journée. Enfin, la mienne de tige et sa langue douce et suave, me manque à un point que ça crève le ventre! ... Elle crèche à cent bornes d'ici. Elle s'est maquée à un fonctionnaire, ça la rassure. Ils jouent au tennis tous les dimanches. Maintenant, elle se sent protégée, sa vie est réglée comme du papier à musique, mais moi, je sais au fond de moi-même, qu'elle s'ennuie à mourir. Il lui manque cette folie et cette montée d'adrénaline que nous partagions sur nos montagnes russes lui figeant le regard brillant d'une jolie chienne mouillée. Je sais qu'un jour, elle me reviendra. Pas comme avant, car plus rien ne pourra être comme avant. On ne peut pas être cocu avec le sourire. C'est dommage, ça réglerait beaucoup de problèmes. Je suis convaincu que je lui ferai de nouveau l'amour pendant de longues heures et qu'elle me demandera grâce. Ouais, j'espère ce moment avec impatience, minuscule salope. En attendant...

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