Les Vidéos de Franca Maï

Franca TV
Franca Maï chez Guillaume Durand CAMPUS

CAMPUS
13 Septembre 2002

Soirée Frissons :
Les psycho-Killers de la littérature

Tour d’horizon de ce qui se publie, "Campus", difusé trois jeudis par mois, a pour ambition d’inciter plus largement à la réflexion sur la sociologie, l’Histoire, la Musique... Tout ce qui nourrit la vie culturelle...

Franca Maï présente son premier roman :
Momo qui kills

(JPG)

-  Extrait (page 56)

« ....Liberté, le mot magique. L’homme planant au-dessus des volcans, sans entrave, heureux de sentir l’air le fouetter, le vent le griser, le soleil le réchauffer. Liberté, le mot clé qui poussait Lulu et Jacky au tréfonds des salles de plus en plus obscures, de bars enfumés, avinés d’ennui et de mal-être. Ils fuyaient leurs maisons, leurs femmes, leurs rêves, leurs mômes Ils avaient honte d’être chômeurs puis de toucher le RMI que l’état leur recrachait dans son inénarrable mansuétude. Ils ne savaient que faire de cette liberté. Sans fric, ils étaient perdus. Sans ce minimum de putain de fric gagné à la sueur de ce job perdu, ils devenaient des larves. Ils ne pouvaient enfanter une rébellion, ils ne pouvaient s’imaginer moteurs d’une révolution, géniteurs d’une grosse bombe lancée à la gueule de la société, cette mère maquerelle. Non, ils pouvaient tout juste avaler leurs anxiolytiques, leur cannabis, leurs substances psycho-actives devant la neige éternelle de l’écran de télévision, en riant béatement du désoeuvrement de la race humaine. Ils étaient le pur produit de cette mère infâme, bâtards ivres appartenant aux statistiques. Ils étaient dans le tiroir que la société leur avait attribué, tout comme le cercueil qu’elle leur avait réservé pour plus tard.

Liberté, le mot magique qui me faisait bander dur. Depuis que je ne mettais plus les pieds à l’usine, je me sentais léger. Je n’avais plus aucun mal de tête, aucune insomnie, aucun cauchemar, aucune envie d’occire. Je remerciais mon feu boss d’avoir eu l’ingénieuse idée de trépasser. Il faut finalement peu de choses pour plonger un homme dans la félicité. Et j’étais aux anges. J’aurais baisé la terre s’il n’avait fait si froid..... »




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