Retour au format normal


Franca Mai la singuliere
Tribune du Progrès

Tribune du PROGRES
(journal de St Etienne)
Lundi 21 OCTOBRE 2002

DANS LA PEAU D’UN SERIAL KILLER

Chronique ordinaire d’une lente descente au purgatoire d’un homme confronté à sa propre violence Momo qui kills est le premier roman coup de poing de Franca Maï.

(JPG)

Franca Maï est d’abord une très belle femme qui aurait pu tenter le héros de son roman. Mais de l’Asie dont elle porte le mystère, cette sylphide a d’abord conquis les éditeurs par son talent d’écriture.

Un premier roman noir, une prose décapante, crue et coupante qui se révèle dans Momo qui kills, paru en Août aux éditions Le cherche Midi. Une présence autant qu’un style, remarqués ce week-end.

Lui, c’est Momo, Ouvrier, fragile, mais bien dans sa petite vie tranquille. L’usine, les copains, la famille, une sainte trinité pas si mal au fond. Jusqu’au jour où sa femme et sa fille le quittent. Tout va alors basculer. Momo va en vouloir au monde entier. Pour assouvir sa soif de vengeance, il va violer et tuer des femmes, cibles de ses pulsions destructrices.

Dans un style à la nudité brute, c’est une sensibilité transparente qui affleure. La brutalité, la violence sont ici élevées au plus haut. Avec acuité, sont dépeintes les raisons et conséquentes d’une dérive et d’une déchéance qui font froid dans le dos.

S’interrogeant sur le pourquoi de cette barbarie ordinaire, une conclusion alors s’est faite jour, peu à peu dans la tête de l’auteur : « On ne communique plus. La convivialité a disparu. Il faut revenir à des valeurs, que les gens se reparlent, dans le métro par exemple ».

Un retour espéré à la normalité en quelque sorte.

-critique de Fabien Genest

Momo qui kills (JPG)
un roman de Franca Maï
Le Cherche Midi
ISBN n° 2 749100 062
128 pages 14 x 21
10 € (65,60 F) (2002)