Cesare Battisti : Les repentis chantent faux
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Les coqs chantent rauque
Le matin
La gorge nouée
Ils négocient
Les grains de blé
Qu’ils devront avaler
Leur territoire s’amenuise
Et les poules fardées
Caquettent leurs illusions perdues
Tout se monnaye
Les convictions
Le soleil
La réduction de peine
L’évasion
Le virage fracassé
Je te donne
Tu me donnes
Je te souffle
Tu me souffles
Et la vérité perd ses entrailles
Edulcorée
Le repenti porte son plumage terne
De balance patentée
Mais ne devrait-on pas se méfier
Des borborygmes d’un oiseau domestique
Déplumé ?
Le réfugié Cesare Battisti
Accouché des Années de plomb
Perd son droit d’asile
Après treize années sur le sol français
Rétroactivement renié
Sa liberté s’arrête au grillage
D’un poulailler
Les coqs chantent faux
Le matin
Notre belle institution
Se gausse de ses engagements
Et tournoie futile
Parmi les gallinacés
A la solde
Des consciences endimanchées
La parole octroyée
Se noie dans la fange
D’une démocratie
Perturbée
Restez bien à l’écoute
Cette humanité
Que l’on nous dévoile
Possède le cocorico d’usage
Qui érige les murs
Asphyxiants
Poème de Franca Maï
Juin 2004
diffusé sur :
Bellaciao
Hermaphrodite
etc...
Paru également dans Humanimal 3 recueil collectif de nouvelles & poèmes humanitaires aux éditions Archipel 93
ISBN : 2-9523785-9-2